
Une nécessaire concertation sur le devenir de Bellevue
Après son départ de la route des Gardes (laboratoire d’Aérothermique), de la rue Jules Hetzel (Centre de Recherche sur l’Endocrinologie Moléculaire et le Développement) et de la rue du Cerf (Programme Ecodef qui a réalisé en 2000 pour le Premier ministre une étude économique prospective de la filière électrique nucléaire), le CNRS n’a plus qu’une seule implantation à Meudon, place Aristide Briand.
Tout comme l’enseignement supérieur, la recherche est sommée de faire des économies et de se réorganiser. En quelques années de 1500 salariés et chercheurs sur Meudon, le CNRS est passé à 450 personnes dont les services administratifs de la délégation. Cela fait peu – malgré un nouvel espace permettant l’organisation de manifestations scientifiques- pour une implantation de 2 hectares sur ce site consacré à la recherche scientifique depuis 1919…
Le CNRS doit se séparer de la surface dont il n’a plus « besoin ». Il garde l’hôtel classé qui a abrité l’école de danse d’Isadora Duncan, en ajoutant un étage. Les travaux seront achevés cet été puis est prévue la démolition de la barre qui le cache et la création d’une belle esplanade.
Le CNRS cède l’autre moitié à un promoteur privé « qui se chargera des démolitions de neuf bâtiments de 18.000m² SHON environ et des constructions nouvelles de deux bâtiments d’environ 10.500m² SHON à usage de bureaux, laboratoires, ateliers, salles de concours administratifs, restaurant d’entreprise…parking d’environ 170 places… Le financement de l’opération de restructuration sera assuré par la remise d’une parcelle d’environ 10.500m², à prélever sur le site existant, en vue de sa valorisation » (extrait de l’appel d’offre).
Cette opération a été réalisée sans aucun doute en liaison avec la municipalité, qui ne s’est pas battue pour demander la modernisation et le maintien d’activités scientifiques à Meudon, bien au contraire car dès 2006 le maire affirmait que le CNRS n’apportait rien! Nous ne partageons pas cette vision à courte vue, les chercheurs apportent beaucoup plus que la fiscalité sur un territoire.
Nous souhaitons que ce projet soit porté à connaissance d’une commission consultative, comme il en existe sur d’autres quartiers. Cela permettra à l’ensemble des élus et aux associations meudonnaises, toujours vigilantes, d’être tenus au courant de ce vaste projet; projet privé qui s’inscrit dans la ville. Il convient d’être attentif au devenir de Bellevue notamment en termes de densité et destination des 200 logements, circulation, mise en valeur de la partie du parcours des parcs et coteaux qui va de la terrasse de Belllevue à la place Aristide Briand, mais aussi à l’ouverture sur la ville de ce qui va rester du CNRS.
Loïc LE NAOUR, Solange MARLE, Françoise ROURE et Marie-Pierre ZUBER