La voiture électrique a-t-elle un avenir ?
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Avec l’arrivée d’Autolib à Meudon, la commercialisation de véhicules hybrides et électriques et les annonces du gouvernement en juillet leur donnant un coup de pouce, la voiture électrique a-t-elle un avenir ?

Depuis 10.000 ans, l’homme a fait son petit bonhomme de chemin. La population humaine était jusqu’à très récemment peu nombreuse. L’énergie la plus couramment utilisée était celle de nos bras et jambes, la traction animale, et le bois pour se chauffer. L’homo sapiens avait déjà bien compris comment transformer le monde qui l’entoure avec bien plus que sa force physique. Mais sans imaginer jusqu’où cela pourrait le conduire.

Les choses se sont accélérées très vite sur les deux dernières centaines d’années. Le charbon et le pétrole ont complètement structuré notre monde actuel. Ces énergies très bon marché et très abondantes ont donné à l’homme une capacité de transformation du monde extraordinaire et à une vitesse jamais atteinte dans le règne animal.

Les décennies ont passé et la population humaine a augmenté de façon exponentielle.

Evidemment, la voiture aussi. Notre petite voiture électrique faisant des tentatives par-ci par-là d’émerger au détour d’un choc pétrolier, mais rien de très inquiétant pour l’industrie du pétrole et le règne de la voiture thermique. Le pétrole existe à l’état naturel ce qui n’est pas le cas de l’électricité.

Evidemment la physique est là pour nous rappeler que rien n’est gratuit. Pétrole et charbon ont mis des millions d’années à être « synthétisés » sur terre. Nous avons brulé la moitié du pétrole en un siècle, et au rythme de la consommation actuelle nous n’allons pas rejouer la même partition deux fois.

Et voilà donc comment notre petite voiture électrique depuis quelques années pointe une fois de plus sa frimousse silencieuse. Dès que le prix du pétrole s’échauffe, elle reprend un peu du poil de la bête.

Nos constructeurs et économistes commencent à comprendre les principes de la physique qu’un enfant de CM2 peut comprendre… Quand on mange la moitié de la tablette de chocolat… il en reste la moitié…

Les investissements s’accélèrent dans les technologies des batteries, des moteurs, de l’efficacité énergétique. C’est sans aucun doute une très bonne chose d’innover et de réfléchir, mais le problème n’est t-il pas juste déplacé ?

En effet, l’électricité n’existe pas à l’état naturel. Elle doit être produite, et si c’est à grand renfort de charbon et pétrole, on revient à la case départ.

L’ultra-mobilité d’aujourd’hui n’est pas un dû en soit… D’ailleurs cela n’a été possible que parce-que depuis 100 ans le prix de l’énergie a été très bon marché.

Un véhicule individuel propulsé par l’énergie électrique a de clairs avantages (absence de bruit, de pollution lors de son utilisation)… mais uniquement si la source qui a servi à produire cette électricité est la moins « riche » possible en carbone.

Privilégier le plus possible les transports en commun reste le bon sens, sans pour autant s’affranchir en ville d’un petit véhicule individuel ou en auto-partage.

La France à certes par le nucléaire une possibilité de recharger ses véhicules électriques avec un niveau de C02 très bas. Mais le débat sur le nucléaire reste un enjeu de société qui doit être abordé dans sa globalité.

Il y aura donc une révolution profonde de la mobilité individuelle dans un futur proche. Autolib, Auto-Partage, petit véhicule électrique ou hybride urbain, tous cela est en marche.

A nous d’inventer la vie écologique et durable qui va avec…