Santini chancellant face à Lucile Schmid qui bénéficie de la double investiture PS – EELV sur la 10e circonscription du 92 ( Vanves, Issy-les-moulineaux, Meudon, Boulogne Billancourt)
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Là où le baron Santini chancelle sur son siège

Zoom sur la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, où le député Nouveau centre investi par l’UMP est loin d’être assuré de la victoire…
Par CAMILLE VIGOGNE LE COAT

André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux depuis 1980 et candidat à sa propre succession à l’Assemblée nationale résistera-t-il à la dynamique (nationale) de la gauche? Dans cette municipalité traditionnellement à droite, François Hollande a en effet recueilli le 6 mai 51,67 % des voix, une première. Et dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, 53,46% des voix…

L’enjeu

C’est le maintien à l’Assemblée nationale du vice-président du Nouveau Centre. Malgré la probable suppression à venir du cumul entre exécutif local et mandat national par François Hollande, le maire d’Issy-les-Moulineaux n’a pas peur de son statut de «supercumulard». Outre son siège de député, qu’il occupe depuis 1988, et son fauteuil de maire, il est également vice-président de la communauté d’agglomération du Grand Paris-Seine-Ouest; président du comité de bassin de l’Agence de l’eau Seine-Normandie; président du Syndicat des eaux Ile-de-France. Et vice-président de son parti, le Nouveau Centre. André Santini a également occupé les fonctions de secrétaire d’Etat à la fonction publique dans le gouvernement Fillon II. Heureusement pour ce baron local, il peut compter sur une gauche… qui se présente divisée et risque de souffrir d’une dispersion des voix.

Le lieu

Le département des Hauts-de-Seine est le plus petit département de la région Île-de-France. Mais aussi le plus peuplé. Et le plus riche. Le revenu annuel moyen est le plus haut de tous les départements de la région et plus élevé que la moyenne nationale selon une étude de 2009 publiée par l’Insee. Le chômage s’élève à 7,5% dans le département, contre 10,2% en France, selon les derniers chiffres (record) du mois d’avril. Traditionnellement au centre-droit de l’échiquier politique, la circonscription s’est fait remarquer en mai par le bon score de François Hollande. Et par ces barons, à l’image de Patrick Devedjian, menacés sur leurs terres en raison d’une vague de dissidence à droite.

Les forces en présence

12 candidats s’affronteront dans cette 10e circonscription des Hauts-de-Seine. En 2007, André Santini avait remporté l’élection avec 55,90% des voix contre 44,10% seulement pour sa principale rivale, Lucile Schmid. Cette année encore, le maire d’Issy-les-Moulineaux devra affronter l’ex-candidate du Parti socialiste, qui a rejoint depuis fin 2009 les rangs d’Europe Ecologie-Les Verts. Conformément à l’accord entre les deux partis, Lucile Schmid bénéficie de la double investiture PS – EELV. Mais un dissident PS se dresse sur sa route: Laurent Pieuchot qui dénonce un accord d’appareil…

Le candidat Nouveau Centre – UMP devra également composer avec Fabienne Gambie (Modem). Le «Centre pour la France» apporte cette année son soutien à 400 candidats, dont 25% n’appartiennent pas au Modem de François Bayrou. Pas question de laisser la voie libre à André Santini. Surtout après la sortie de l’ancien député giscardien, qui s’est cru devoir prononcer le 6 mai «l’acte de décès de François Bayrou» qualifiant, au passage, ce dernier de «chien crevé». Adepte de la formule et du bon mot, le député-maire verse parfois dans l’injure publique. Le tribunal correctionnel de Nanterre vient de le condamner ce 5 mai pour ce motif envers Lucile Schmid. Le 7 mars 2011, en pleine campagne cantonale, Santini avait traité de «complètement givrée» sa principale opposante aux cantonales, ajoutant: «Je ne savais pas que l’on était devenu une décharge».

Percée de la gauche à la présidentielle, évolution sociologique de la circonscription, ambiance délétère: la réélection de Santini s’annonce, dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, plus indécise que prévue.

 

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